• Risques de transit du gaz caspien par la Turquie

    Etant l’un des principaux fournisseurs de gaz sur les marchés mondiaux, la Russie a conscience du danger que représente pour elle la dépendance de la politique instable dans les pays de transit.

    A cet égard, Moscou élabore plusieurs nouveaux itinéraires qui permettraient de réduire cette dépendance sans interrompre l’approvisionnement en gaz de l’UE et d’autres marchés internationaux.

     27.11.2011,
     

    © Flickr.com/openDemocracy/cc-by-sa 3.0
         

    En Europe cela concerne les gazoducs Nord Stream, South Stream et Blue Stream.

    En commentant la stratégie russe de diversification des itinéraires gaziers, le premier ministre russe Vladimir Poutine a fait remarquer que la crise gazière avec l’Ukraine et ses conséquences pour toute l’Europe étaient une raison de plus pour développer rapidement d’autres projets alternatifs destinés à acheminer le gaz russe dans cette région. 

     

    « La Russie est consciente depuis longtemps des problèmes qui pourraient survenir en raison des pays de transit peu fiables, tels que l’Ukraine, et a décidé de diversifier les fournitures de ses hydrocarbures ». A cet effet, deux projets seront réalisés – Nord Stream et South Stream.


    L’Union européenne a également conscience des risques transitaires. Mais Bruxelles mise pour l’instant sur le projet Nabucco, en se mettant ainsi soi-même au pied du mur. Car le problème de l’itinéraire et des territoires où les conduites du projet seront construites n’a toujours pas été réglé.

    Par exemple, la partie turque du corridor gazier Nabucco.

    Initialement, le gouvernement turc a associé sa participation au projet à son adhésion à l’UE, chose dont Ankara rêve depuis longtemps. « Nous ne soutiendrons pas le projet si l’UE ne débloque pas la partie énergétique des négociations sur l’adhésion de la Turquie à l’UE », a déclaré le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

    « Si la partie énergétique des négociations était bloquée, nous reverrions notre position concernant ce projet ». Et bien que le consortium dirigeant le projet et les cinq ministères des pays de transit aient signé cet été en Turquie un accord pour le soutien de la construction de Nabucco, la situation n’a pas changé. Même la discussion active de la feuille de route du nouvel itinéraire gazier n’est pas en mesure de changer la situation en mieux.

    D’autant plus que pour l’instant l’UE ne peut toujours pas répondre à une question primordiale de savoir si Nabucco pourra trouver les 31 milliards de mètres cubes de gaz par an prévus.

    Le fait est que le remplissage intégral du projet Nabucco nécessite d’autres sources. L’Iran ne convient pas en raison des sanctions politiques imposées par les Etats-Unis.

    Pour cette raison, les actionnaires ne peuvent toujours pas prendre une décision définitive. Le financement n’a toujours pas été obtenu. Malgré tout le soutien politique de l’Union européenne, la Commission européenne a alloué une somme dérisoire à hauteur de 200 millions d’euros.

    Les banques européennes ont donné un accord préalable pour examiner la possibilité du financement de cet itinéraire, mais pour l’instant elles sont bloquées au stade initial. De plus, en Europe il n’existe pas de contrats pour la vente du gaz Nabucco, ce qui ajoute des risques.


    Entre-temps, Gazprom a convaincu les compagnies européennes de construire le gazoduc South Stream. EDF et l’allemand BASF recevront 15% du projet chacun, et 20% reviendront à l’italien ENI.

    Les accords intergouvernementaux ont déjà été signés avec la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie, la Grèce, la Slovénie, la Croatie et l’Autriche pour la construction de la partie terrestre du projet.

    Actuellement on procède à l’étude de la faisabilité du South Stream. Cela signifie que le projet Nabucco a cessé d’être un concurrent bien avant le début de sa réalisation, qui est désormais remise en question.

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