• Russie nouvelle stratégie avec la Chine pour hydrocarbures

    Russie nouvelle stratégie avec la Chine pour hydrocarbures

    La Russie va vendre à la Chine des hydrocarbures
    Par Benjamin Quenelle | 24/06 | 06:00

    Les accords signés ce week-end cassent le monopole de Gazprom.
    Ils donnent aux groupes chinois un accès à des gisements russes.


    L\'un des contrats, lié au brut, est évalué à 270 milliards de dollars sur vingt-cinq ans. -

    La Russie du pétrole et du gaz se tourne vers la Chine, tout en mettant fin au monopole de Gazprom pour l'exportation. Tels sont les résultats des deux grands accords de ce week-end au forum économique de Saint-Pétersbourg. Rosneft, le groupe public russe, a signé avec la compagnie chinoise China National Petroleum Corporation ( CNPC) un méga contrat de livraison de brut évalué à 270 milliards de dollars sur vingt-cinq ans.

    Estimées à 365 millions de tonnes de brut sur cette période, ces exportations devraient commencer dès cette année et doubler les ventes de pétrole russe à la Chine.

    Alors que les nouveaux gisements sont le plus souvent en Sibérie orientale et non plus occidentale, cet accord confirme le déplacement stratégique russe de l'Europe, moins consommatrice avec la crise actuelle, vers l'Asie, de plus en plus dévoreuse d'énergie. C'est vrai pour le pétrole, mais aussi pour le gaz.

    Ainsi, parallèlement, CNPC a-t-il signé un accord sur sa participation de 20 % dans le projet d'usine de liquéfaction de gaz naturel (GNL) construite par le groupe privé russe Novatek sur la péninsule de Yamal, en pleine Arctique. Il rejoint donc Total, actionnaire à hauteur de 20 % de la société dirigeant ce projet onshore

    . Les travaux sont déjà en cours avec un objectif de production annuelle de 5 millions de tonnes lors de la mise en exploitation en 2016, puis de 15 millions à partir de 2018. La Chine s'est d'ores et déjà engagée à acheter 3 millions de tonnes par an à cette usine géante.


    Une nouvelle ère

    C'est la première fois qu'une compagnie chinoise participe directement à un projet russe de gaz destiné à l'exportation. Alors que les négociations de CNPC sont bloquées depuis de longues années pour l'achat de gaz à Gazprom, ces deux accords marquent un important changement :

    les Chinois se sont tournés vers les deux principaux concurrents, public et privé, du géant russe qui, de plus en plus, perd sa suprématie. L'accord de CNPC avec Novatek annonce en particulier la perte par Gazprom de son monopole pour l'exportation.

    « Avec la Chine, il s'agit d'une nouvelle ère de coopération », s'est enthousiasmé le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, à Saint-Pétersbourg. « Nous passons de relations basées uniquement sur les livraisons de matières premières à une coopération complète dans la production et la technologie », a-t-il expliqué. Mais le président a prévenu :

    la fin du monopole de Gazprom pour l'exportation concerne les nouveaux marchés de GNL asiatiques, mais pas les livraisons par gazoduc vers l'Europe…


    Benjamin Quénelle


    Correspondant à Moscou


     

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