Valeri Yazev. Source : ITAR-TASS

Le prix du gaz russe en Europe est largement supérieur aux prix sur les marchés « spot ». Pourtant, Gaz­prom continue d’indexer ses prix sur les produits pétroliers. La compagnie a-t-elle l’intention d’ajuster ses tarifs aux marchés à court terme ?

La formule de Groningue du prix du gaz doit davantage prendre en compte certaines caractéristiques, afin que l’évolution des tarifs corresponde au marché du produit réel, comme les variations saisonnières ou climatiques.

En 2012, Gazprom a procédé à une réduction des prix pour beaucoup de ses clients réguliers. En été et en fin d’année. Je pense qu’il n’est pas encore temps de se rattacher directement aux prix des marchés « spots ».

 

Les tarifs indexés sur un produit virtuel ne peuvent pas être aussi objectifs que les prix fixés entre un client et un fournisseur de gaz réel. Quelle responsabilité porte le courtier en bourse sur la sécurité énergétique ? Aucune.

La responsabilité pèse sur les producteurs et les fournisseurs. Vous aimeriez que l’approvisionnement dépende entièrement des courtiers qui ne travaillent qu’avec un produit virtuel ?

 Pourquoi le scepticisme domine-t-il en Russie face au boom du gaz de schiste ?

 Une concurrence directe entre le gaz russe et le gaz de schiste polonais ou chinois reste improbable. Le consommateur a aussi son mot à dire.

Est-il prêt à vivre entouré de puits de forage ou préfère-t-il recevoir le gaz russe par un gazoduc invisible juste en tournant la manette de sa cuisinière ?

En matière de concurrence sur le marché du gaz, d’autres facteurssont davantage à prendre en considération : le gaz australien, iranien, qatari...ainsi que la récession économique mondiale.

Pourquoi la Russie est-elle si hostile à l’égard du « troisième paquet énergie » de l’UE. Que craint-elle ? La concurrence ? La transparence ?

Le troisième paquet énergie est surtout un problème d’équilibre d’intérêts entre l’UE et les économies nationales. Ce qui nous intéressait particulièrement lors des discussions autour du marché intérieur de l'énergiede l’UE ?

La protection des investissements russes, surtout les investissements déjà effectués, pour éviter la confiscation, sous prétexte du principe de séparation des activités sur le marché gazier.

Nous craignions également une réduction des investissements dans les infrastructures, sur des projets en cours comme North Stream et South Stream, où les investisseurs étrangers étaient déjà engagés.

Cela mettait également en danger les contratsnd’approvisionnement à long terme qui déterminent les plans de production, la prospection de nouveaux gisements, les contrats avec les fournisseurs, les transactions financières, etc.