• Les projets pétroliers russes en Arctique 1

    Un cinquième du territoire russe se trouve dans la région arctique. En mettant de côté les conditions climatiques austères, cela offre certains avantages qui sont particulièrement notables au XXIe siècle. L'épaisse couche de glace et d'eau cache d’immenses réserves d'hydrocarbures.

    Selon les estimations des scientifiques russes, cela représente près de 100 milliards de tonnes de pétrole et de gaz.

     25.11.2011,
     

    Photo: RIA Novosti
         

    Ces ressources sont immenses étant donné que les réserves de pétrole russes exploitées en surface atteignent près de 7-8 milliards de tonnes. 85% du plateau russe s'étend sur les mers du nord.

    Cela signifie qu'à terme l'Arctique russe pourrait devenir l'une des principales régions de production de gaz et de pétrole. 

    Le secteur Est de la mer de Petchora est l'un des domaines le plus prometteurs d'extraction de pétrole en Arctique. Cinq gisements pétrogaziers y ont été découverts, dont trois sont géants. Il s'agit du champ pétrolier Prirazlomnoe, le bloc Medynskoe et Varandeïskoe, et le gisement Dolginskoe.

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    Le champ Prirazlomnoe a été découvert en 1989. Il se situe sur le plateau de la mer de Petchora, à 60 kilomètres des côtes. Ses réserves de pétroles sont estimées à 70 millions de tonnes, ce qui permet d'atteindre une production annuelle de 6,6 millions.

    A titre de comparaison, c'est plus que le volume annuel de la production de pétrole en Roumanie. Le début de l'extraction sur le site de Prirazlomnoe est prévu pour janvier 2012.

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    Le gisement pétrogazier Pestchanoozerskoe est également exploité dans la région arctique de Russie. Il est situé tout à l'Est de l'île de Kolgouev. L'exploitation industrielle et le déchargement de pétrole a commencé en 1987.

    Actuellement, plus de 50 puits sont exploités, qui fournissent près de 100.000 tonnes de pétrole par an. Le transport de pétrole brut sur l'île entre diverses zones d'extraction, de raffinage et de stockage est fait par le pipeline.

    L'exportation est faite par voie maritime en été et au printemps. Les pétroliers de 30.000 tonnes sont chargés directement en mer grâce à un pipeline flottant. Tout le pétrole est exporté à Rotterdam.

    Actuellement, près de 15 gisements ont été découverts et plus ou moins préparés dans les mers de Barents, de Petchora et de Kara.

    Le partenariat avec les compagnies étrangères est une nouvelle étape de développement de l'Arctique russe. Elles attireront de nouveaux investissements, partageront des technologies avancées et les risques de marketing. Fin août, Rosneft et l'américain ExxonMobil ont signé un accord de partenariat stratégique, y compris en Arctique.

    Les Américains ont obtenu l'accès à l'exploitation des gisements sur trois sites de la mer de Kara. Le plateau arctique est un projet très intéressant pour le géant pétrogazier ExxonMobil, affirme Sergueï Pikine, directeur du Fonds du développement énergétique.

    Potentiellement, le plateau arctique est le Klondike de la prochaine décennie. Pour cette raison, durant cette décennie il faut mettre en place une base pour le développement et l'exploitation de ces gisements.

    Selon diverses évaluations, cela représente jusqu'à un tiers des réserves prouvées dans le monde. Ceux qui seront présents dans la région dès le début auront carte blanche pour l'exploitation des plus grands gisements à terme et augmenteront leur stabilité pour les décennies à venir. 

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    Il sera très difficile d'accéder aux hydrocarbures arctiques russes sans l'expérience des compagnies étrangères.

    C'est probablement l'expérience d'ExxonMobil qui a conquis les actionnaires de Rosneft. La compagnie a 50 ans d'expérience de travail sur le plateau, et ses plateformes au Canada sont capables de résister même au choc avec un grand iceberg.

    Il est primordial pour la Russie d'obtenir ce genre de technologies, car des décennies de travail sont à venir dans ce domaine. Les réserves totales de la mer de Kara s'élèvent à près de 5 milliards de tonnes de pétrole et atteignent environ 10.000 milliards de mètres cubes de gaz.

    Des échanges de technologies et de personnel sont prévus, ainsi que la création d'un centre scientifique arctique conjoint d'exploitation du plateau à Saint-Pétersbourg. A son tour, ExxonMobil a promis à Rosneft des parts dans les projets d'extraction en Amérique du Nord.

    Le premier ministre Vladimir Poutine a estimé les investissements attendus dans le projet à environ 500 milliards de dollars. Cela concerne avant tout les investissements dans l'infrastructure, y compris les plateformes résistantes aux glaces.

    A la première étape ExxonMobil investira 3,2 milliards de dollars dans les projets arctiques russes et près de 2 milliards pour l'exploration géologique. Le premier puits d'exploration dans le cadre de la coopération arctique sera foré en 2015.

    Evidemment, l'exploitation minière en Arctique est une tâche très difficile. Par exemple, la profondeur des régions d'Est-Prinovozemelski de la mer de Kara, à l'exploitation desquelles participera ExxonMobil, atteint jusqu'à 350 mètres.

    La glace est présente 270-300 jours par an et la température en hiver atteint -46°C. Cependant, l'humanité n'a pas d'autre solution. La production de pétrole en Arctique est une tâche complexe mais tout à fait réalisable.

    D'autant plus que les difficultés sont compensées par les technologies novatrices et la coopération des compagnies russes avec les géants pétrogaziers mondiaux.

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