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    Gazprom se dit prêt à répondre aux accusations de l'UE

    MOSCOU (Reuters) - Le géant russe Gazprom s'est dit prêt mercredi à répondre aux soupçons d'entrave à la concurrence de l'Union européenne, tout en prévenant cette dernière qu'il disposait de toutes les armes juridiques et politiques pour la pousser à renoncer. 

    • La Commission européenne a annoncé mardi l'ouverture d'une enquête sur Gazprom, qu'elle soupçonne d'entraver la libre circulation du gaz en Europe et d'imposer des prix injustes aux consommateurs en les alignant sur ceux du pétrole.
    • L'exécutif européen a dit chercher à établir si Gazprom, contrôlé à plus de 50% par le Kremlin, abuse de sa position dominante, une procédure qui risque d'envenimer les relations déjà tendues entre Bruxelles et Moscou dans le domaine de l'énergie.

    Gazprom a assuré mercredi avoir respecté toutes les règles en vigueur, y compris les mécanismes de fixation des prix, mais le géant russe a aussi implicitement menacé l'UE en rappelant son importance stratégique en Russie.

    • "Nous espérons que, pendant l'enquête (...), sera pris en compte le fait que Gazprom, qui échappe à la juridiction de l'UE, est une société bénéficiant (...), en accord avec la loi russe, d'un statut d'organisation stratégique contrôlée par l'Etat", a dit le géant russe dans un communiqué.

    Gazprom, qui réalise l'essentiel de ses ventes en Europe, fournit plus du quart du gaz utilisé dans l'Union européenne. Certains pays sont en outre liés au monopole russe de l'exportation gazière par des contrats à long terme.

    Les services de la Commission européenne ont procédé l'an dernier à des perquisitions dans certaines filiales de Gazprom en Europe, à la suite de quoi la société russe avait accepté de revoir certains éléments contractuels et procédé à des remboursements rétroactifs.

    Gazprom pourrait ne pas faire preuve de la même souplesse cette fois-ci.

    • "Gazprom semble avoir changé de stratégie à l'égard de l'UE en adoptant une défense juridique. Il semble que cette affaire pourrait se terminer devant un tribunal", avance Maxim Mochkov, analyste pétrole et gaz chez UBS à Moscou.
    • L'enjeu est élevé. Selon la société de courtage Uralsib, Gazprom pourrait être condamné à payer des amendes représentant jusqu'à 10% de son chiffre d'affaires dans les pays concernés, soit une somme de quatre à cinq milliards de dollars (3,2 à 4,0 milliards d'euros). 

    La Pologne, qui importe plus de la moitié de ses besoins, a par ailleurs demandé à un tribunal arbitral international de se prononcer sur les tarifs que lui impose le groupe.

    Vladimir Soldatkin, Tangi Salaün pour le service français, édité par Marc Angrand


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