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    L'Arctique au coeur du voyage en Europe du Premier ministre chinois

    Pékin - L'Arctique et ses vastes réserves d'hydrocarbures convoitées par Pékin seront au centre du voyage en Europe qu'entreprend cette semaine le Premier ministre chinois, Wen Jiabao.

    M. Wen se rend du 20 au 27 avril en Islande, Suède, Pologne et Allemagne, où il visitera la Foire industrielle de Hanovre (nord).

    Placée sur la route entre l'Europe et l'Arctique, l'Islande s'affirme comme un pays stratégique, la fonte des glaces rendant les ressources minérales de cette région davantage accessibles. Des atouts bien pris en compte par la Chine, premier consommateur d'énergie du monde.

    Le recul de la calotte polaire laisse par ailleurs entrevoir l'apparition d'une nouvelle route plus courte pour le fret entre l'Asie et l'Europe, avec un raccourci en été de 6.400 km pour les navires reliant Shanghai à l'Europe.

    Il y a de grands potentiels de coopération (sino-islandaise) dans le commerce bilatéral, la géothermie et l'Arctique, a souligné cette semaine le vice-ministre des Affaires étrangères, Song Tao.

    La Chine mène des recherches sur l'Arctique depuis longtemps, dans le but de se préparer à son exploitation, a déclaré à l'AFP Cui Hongjian, de l'Institut chinois d'études internationales.

    Les pays proches de l'Arctique comme l'Islande, la Russie, le Canada et quelques autres pays européens peuvent avoir tendance à vouloir privatiser l'Arctique et estimer qu'ils y sont prioritaires, a-t-il poursuivi. Mais la Chine insiste sur le fait que l'Arctique est un domaine public.

    L'intérêt de la Chine pour l'Islande s'est illustré de façon indirecte l'an dernier par la tentative d'un riche promoteur chinois d'acheter un immense terrain dans le nord de l'île pour un projet touristique et immobilier.

    Des observateurs ont estimé que Pékin cherchait ainsi à s'implanter dans la zone. Le projet a finalement été bloqué par le ministère islandais de l'Intérieur.

    Interrogé sur cet échec, M. Song a affirmé que Pékin respectait les droits souverains des pays bordant l'Arctique mais qu'en même temps la Chine souhaitait participer au développement pacifique et durable de la région.

    De toute façon les Chinois n'avancent pas masqués vers la banquise.

    Ils ont reconnu qu'il était très vraisemblable que la Chine utiliserait l'Islande comme un port pour le fret trans-Arctique, avait confié l'an dernier le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement islandais, Arni Thor Sigurdsson.

    Pékin brigue un siège d'observateur permanent au sein du Conseil Arctique, un forum intergouvernemental de coopération regroupant huit pays, dont l'Islande et la Suède. Nous apprécions le soutien de la Suède à notre candidature, a d'ailleurs déclaré Song Tao.

    Mais, sachant que parmi les sept autres pays la Russie et le Canada sont considérés comme réticents vis-à-vis de la demande chinoise et vu l'envergure des autres candidats (UE, Japon, Corée du Sud), Pékin devra user de tout son poids.

    Dans ce contexte, la position de la Norvège apparaît capitale. Or les relations diplomatiques entre Oslo et Pékin sont au point mort depuis l'octroi en 2010 du Nobel de la paix au militant pro-démocratie Liu Xiaobo.

    Même si le chef de la diplomatie norvégienne a récemment affirmé qu'Oslo soutenait la candidature chinoise, certaines sources évoquent en fait un bras de fer, voire une volonté contraire d'Oslo.

    La Norvège en a assez de voir ses conteneurs de saumons pourrir à l'abandon dans les ports chinois et que Pékin continue d'exiger des excuses officielles pour un prix de la Paix qui n'a pas été décerné par son gouvernement, à expliqué à l'AFP Jonathan Holslag, du Brussels Institute of Contemporary China Studies (BICCS).

    C'est davantage la Chine qui a besoin de la Norvège que le contraire, a-t-il assuré, en ajoutant que le pays scandinave était à peu près le seul d'Europe à avoir suffisamment d'aplomb pour tenir tête à Pékin.


    (©AFP / 18 avril 2012 09h22)

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