Chevron produira du gaz de schiste en Lituanie

Les géants mondiaux des hydrocarbures sont à la recherche de gaz de schiste, même en Ukraine. La compagnie ukrainienne Ukrgazodobytcha et le groupe anglo-néerlandais Shell ont procédé à un forage dans la région de Khrakov.

Cependant, il n’est pas exclu que la situation en matière d'exploitation du gaz de schiste en Lituanie et en Ukraine puissent prendre la même tournure qu’en Pologne.

Le groupe américain ExxonMobil a récemment bloqué tous ses projets dans ce pays, les jugeant peu rentables. L’analyste de l’Institut de l’énergie et des finances Nikolaï Ivanov ne veut pas s’avancer sur l’évolution de la situation dans ce secteur.

« Que pourrait-il se produire en Lituanie? En fait tous les scénarios sont possibles », affirme-t-il. « En Lituanie, tout va dépendre des résultats du forage. Difficile de prédire les résultats, vu les incertitudes liées à la nature du gaz de schiste.

C'est un gaz qui est reparti dans la roche, dans le schiste. Il n'y a aucun dépôt, ni structures susceptibles d'être remplies avec ce gaz ».

Nikolaï Ivanov n’est pas convaincu par la probabilité de la « révolution des gaz de schiste ». Selon lui, elle va certes finir par se produire, mais ce sera grâce à des volontaires enthousiastes, ou des acteurs secondaires du marché du gaz.

« La révolution des gaz de schiste s’est produite aux Etats-Unis non pas grâce aux efforts du gouvernement ou des grandes compagnies productrices d’hydrocarbures, mais malgré eux.

Les projets des compagnies ont échoué en Pologne, mais aussi sur le marché américain. Aux Etats-Unis, la mise en place de la production du gaz de schiste a eu lieu grâce à une centaine de petites sociétés.

Une nouvelle révolution des gaz de schiste devrait également toucher la Chine. C’est dans ce pays que les réserves de ce gaz sont les plus importantes et c’est là que les grandes entreprises ont investi. Mais on ignore si tous ces investissements vont porter leurs fruits ».

Malgré le fait que la production de gaz de schiste a fait des Etats-Unis le plus gros producteur mondial, ce marché n’est pas encore saturé par la production américaine. L’analyste de Nomos bank Denis Borissov explique pourquoi le groupe russe Gazprom ne devait pas s’inquiéter de voir sa part du marché réduite en Europe.

• « Les Etats-Unis ne sont pas devenus le principal acteur sur le marché mondial du gaz essentiellement à cause des problèmes liés au transport.
  
• A la différence du pétrole, il est assez difficile de transporter le gaz entre deux continents. Pour qu’il devienne transportable, il faut le liquéfier, et le procédé est assez coûteux ».

Selon Denis Borissov, le gaz de schiste ne peut pas être considéré comme une alternative sérieuse au gaz naturel russe.

• « En Europe, la Pologne et la France possèdent des réserves importantes de gaz de schiste. Les deux pays sont suivis par la Norvège, l'Ukraine et la Suède.
  
• A la différence des régions désertiques des Etats-Unis, ces pays européens sont assez densément peuplés, alors que l’extraction des hydrocarbures de schistes nécessite des forages de puits. Par ailleurs, ces puits doivent être traités avec des produits chimiques, ce qui suscite l’inquiétude des écologistes ».

Les données récentes de l'Agence internationale de l'énergie ne préoccupent pas Gazprom. Les experts concluent qu’à moyen terme, la Russie devrait rester le principal exportateur de gaz vers l'Europe. Et le Vieux continent sera le principal consommateur de gaz russe.

Quant au gaz américain, il représente à peine le tiers du volume des exportations de Gazprom. Cependant, la demande de gaz dans les pays asiatiques continuera de croître.